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Pourquoi éprouvons-nous des difficultés à nous séparer de nos accumulations ?
Isaline Gayraud, psychologue clinicienne spécialisée en EMDR et fervente militante pour un accès équitable aux soins de santé mentale, basée à Montpellier, aborde la question de l’accumulation d’objets. Elle nous éclaire sur la distinction entre une accumulation émotionnelle et une accumulation pathologique, tout en détaillant les mécanismes psychologiques sous-jacents et les liens avec certains troubles mentaux. Cet article pourrait vous être utile si vous vous retrouvez à accumuler de nombreux objets, à y être excessivement attaché et à éprouver des difficultés à vous en séparer.
Pourquoi sommes-nous si attachés à nos possessions ?
Comment se fait-il que se défaire d’objets comme une lampe ou un vieux billet de concert soit si compliqué ? Nous créons des liens très forts avec des objets inanimés. « Ces objets, souvent achetés dans un contexte particulier, deviennent associés à des souvenirs chargés d’émotions, à des moments ou des personnes spécifiques, ce qui les rend précieux à nos yeux plus tard. » Il est important de faire la distinction entre un achat impulsif, motivé par une simple stimulation du plaisir, et un achat émotionnellement chargé. Les objets sans liens affectifs sont plus facilement écartés, tandis que ceux auxquels nous sommes attachés deviennent une extension de notre être, parfois jusqu’à les anthropomorphiser.
Le processus de « dépossession » : comment se détacher de ce à quoi on tient
Pour rompre avec l’anthropomorphisation des objets et l’attachement qu’on leur porte, il est crucial de « remettre les choses à leur place ». Il s’agit de travailler sur les souvenirs liés à ces objets et de comprendre que se séparer d’eux ne nous plongera pas dans une souffrance insurmontable. Ce processus peut s’apparenter à un deuil, où il est nécessaire de revisiter les souvenirs, qu’ils soient joyeux ou douloureux, afin de les laisser derrière nous.
Envisager l’avenir pour mesurer l’attachement
Se projeter dans le futur peut aider à prendre une décision : « Dans un an, serai-je toujours aussi affecté par la perte de cet objet ? » Penser ainsi peut faciliter le détachement, s’apparentant à un travail de deuil.
Distinguer l’accumulation normale de l’accumulation compulsive
En général, acheter quelque chose qui nous plaît active le circuit de la récompense dans notre cerveau, ce qui libère de la dopamine. Cependant, il est crucial de différencier un comportement d’achat normal d’un comportement compulsif. Trois critères sont à examiner : si l’achat est envahissant, s’il perturbe votre fonctionnement quotidien ou s’il engendre de la souffrance.
L’accumulation involontaire : comprendre les causes sous-jacentes
Accumuler peut indiquer un besoin de combler un vide, de lutter contre l’instabilité ou une peur de l’abandon. Cela peut traduire un trouble d’attachement, notamment chez ceux qui ont vécu des relations instables ou des situations d’abandon.
Le besoin de contrôle
Accumuler peut aussi être une manière de se rassurer, d’avoir un sentiment de contrôle sur son environnement, un trait souvent observé chez les personnes atteintes de TOC.
La recherche de stabilité
Pour ceux qui vivent une dépression ou une anxiété, accumuler peut être une tentative de rechercher la stabilité, souvent en réaction à des carences affectives vécues dans l’enfance.
Approches thérapeutiques pour traiter l’accumulation compulsive
Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) ainsi que l’EMDR sont particulièrement efficaces pour traiter ces troubles. Les TCC se concentrent sur le comportement et les croyances, tandis que l’EMDR cible plus spécifiquement les sources traumatiques du comportement.
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